Les taux de crédit immobilier pourraient chuter à 3% dès la fin 2024
Les taux de crédit entament une baisse qui pourrait s’accélérer dans les prochains mois. Des opportunités de renégocier son taux sont à saisir.
Tous les feux ne sont pas au vert mais ne sont plus au rouge. C’est le constat que l’on serait tenté de faire pour le crédit immobilier. Le cocktail explosif - hausse des taux et hausse des prix - est enfin du passé et a laissé place à un contexte plus favorable: baisse des taux et baisse des prix. À cela s’ajoute une autre bonne nouvelle que les ménages commencent à intégrer: les banques prêtent à nouveau. Et aux dires des experts que Le Figaro a interrogés, ce mouvement baissier devrait s’accélérer au fil de l’année. Et sans doute en 2025. «Nous tablons sur une baisse comprise entre 1 et 1,5 point sur les taux actuels», affirme Pierre Chapon, président de Pretto, courtier en crédit immobilier. Ce qui ramènerait les taux de crédit à 3% d’ici la fin de l’année. Pour les autres courtiers et l’Observatoire Crédit Logement, cette estimation varie plutôt entre 3% et 3,5%.
C’est le retour des banques et la baisse des taux de la BCE annoncée par Christine Lagarde, sa présidente, pour cet été, qui rend les courtiers optimistes. Une diminution d’un point des taux de crédit (de 4% à 3%) en moins d’un an, équivaudrait à une chute de plus de 180 euros de la mensualité pour un emprunt de 200.000 euros sur 20 ans et une diminution de près de 45.000 euros du coût total de l’acquisition. Sans compter une baisse des prix qui peut atteindre 5% à Paris, 6% à Paris, 7% à Tours, 8% à Nantes ou 10% à Mérignac, selon Meilleurs Agents, le spécialiste de l’estimation immobilière.
Un retour éclair de la hausse des prix?
Pour la plupart des experts, c’est donc le moment d’acheter. «Si votre projet immobilier est mature et validé par votre banque, le meilleur moment, c’est de rentrer le plus tôt possible, affirme Brice Cardi, président du réseau L’Adresse. À la fin de l’année, vous pouvez renégocier votre taux de crédit.» Pour qu’une renégociation soit rentable, il faut que votre nouveau taux soit inférieur d’au moins 0,7 point à l’ancien taux. Ce qui sera le cas si la baisse de 1 à 1,5 point d’ici fin 2024 est constatée. Et côté prix? Ne faut-il pas attendre 2025, en sachant que la baisse va se poursuivre en 2024? «Certes mais la concurrence côté acheteurs sera sans doute plus forte si la diminution des taux et des prix s’accélèrent», fait remarquer Brice Cardi.
Cet attentisme pourrait d’autant plus coûter cher aux acheteurs que cette baisse des prix pourrait être de courte durée. Couplée à une diminution des taux, elle devrait solvabiliser de plus en plus de ménages, surtout s’ils ont bénéficié d’une hausse de leurs salaires. Une demande plus forte pourrait ainsi entraîner une...augmentation des prix. Qui ne fera sans doute que s’accélérer si les taux continuent de baisser. Un scénario bien connu des ménages.
Par Guillaume Errard